Les Héros de Hurlevent: Prologue

Elle courait parmi les buissons et les arbres. Le vent froid lui fouettait le visage avec une telle vigueur qu'elle arrivait à peine à garder les yeux ouverts. Elle entendait les voix des villageois qui la cherchaient. Ses cheveux violets flottaient gracieusement dans les airs grâce à l'élan de sa course.

Les torches s'étaient éteintes et les voix ne résonnaient plus. Elle savait très bien qu'ils n'iraient pas au delà des frontières de leur village, surtout pas la nuit. Elle se mit à l'abri derrière l'un des immenses arbres multicentenaires pour reprendre son souffle. Une fois que ses battements de coeur furent calmés, elle prépara son campement. Le vent s'était calmé, laissant pour tout fond sonore les bruits de la rivière qui coulait non loin de là. Elle s'allongea sur sa couverture, réfléchissant à son projet.

La jeune elfe venait d'un village minuscule du nord de la terre de Fangh, là ou vivent les hauts-elfes. Sa famille n'était pas riche, mais ils cultivaient assez pour pouvoir vivre toute l'année. Cependant, quelques jours auparavant, la mère de la jeune femme était tombée gravement malade. Elle était aller voir la guérisseuse du village, dame Maeda, mais elle n'avait pas réussi à prodiguer les soins nécessaires pour la soigner. La jeune fille avait entendut parler d'une compagnie d'aventuriers qui avaient amassé tant de richesses, qu'ils avaient presque réussi à acheter la demeure d'un puissant seigneur. Elle avait alors décidé de partir et de trouver des aventuriers avec qui elle pourrait gagner des pièces d'or pour pouvoir acheter le remède pour sa mère. Elle s'endormit ensuite en regardant les étoiles.

L'aube se levait sur le petit vallon. La rosée se déposait sur l'herbe qui se trouvait autour de la jeune fille. Les rayons de lumière caressaient la peau claire de son visage fin et parfaitement symétrique. Ses longs cheveux violets s'étalaient sur l'herbe.

Un lapin vint lui effleurer son dos. Elle ouvrit alors ses grands yeux roses et se r

eleva, faisant fuir l'animal farouche. Elle regarda autour d'elle. La clairière dans laquelle elle se trouvait lui était totalement inconnue. Elle ramassa sa couverture, son baton et sa dague.

Elle continua sa route qui lui paru extrêmement longue, chaque sentier, chaque chemin qu'elle prenait lui paraissait interminable.

Trois longues semaines plus tard, elle fut amenée à croiser la première grande citée depuis son départ. Elle chercha une auberge pour se reposer la nuit. Quand elle entra dans celle qui lui paraissait la plus propice pour trouver une compagnie, tout le monde se tut et se tourna vers l'entrée car il n'était pas habitués à ce qu'une haut -elfe s'aventure loin des régions du Nord. Après un temps de pose, tout les joyeux voyageurs reprirent le cours de leur conversation.

La jeune femme s'assit au comptoir. Sa robe longue recouvrait totalement le tabouret. Elle chercha des yeux celui ou celle qui semblait à la tête de l'établissement. Elle déduit qu'il s'agissait de la femme qui était en train de ramasser l'un des ivrognes, un nain, et de le remettre sur son tabouret. Elle était blonde et bien en chair, elle semblait avoir la quarantaine, peut-être un peu moins. L'elfe l'interpela et lui demanda :

-Excusez moi mais... y aurait-il une compagnie d'aventurier ici.

La patronne srvit une chope de bière à celui qu'elle venait de ramaser puis répondit à la jeune fille :

-Qui dois-je annoncer ?

L'elfe hésita :

-Je... je ne les connais pas personnellement mais...

-Qui dois-je annoncer, la coupa la patronne.

La jeune mage murmura timidement :

-Lo... Loriena.

La grosse femme rit à poumons ouverts en disant :

-Une haut elfe qui veut faire partie d'une compagnie d'aventurier ! Et par quel moyen attaqueras-tu tes ennemis ? Des livres et des fruits ?

Véxée, Loriena dit en haussant légèrement le tont :

-J'ai appris à maitriser la magie et je pourrais me défendre !

La serveuse marmonna quelque chose, elle annonça ensuite à la jeune fille :

-La compagnie ne peux pas te recevoir et si tu veux mon avis, aucune guilde de quelque nature qu'elle soit, ne t'acceptera...

Elle marqua une pause de quelques secondes, puis continua:

-Cependant, je peux te proposer une chambre et un repas, avant que tu partes.

Loriena compta rapidement les pièces d'or qui lui restait, seulement soixante-dix. Elle murmura:

-Juste une chambre s'il vous plait.

La gérante de l'auberge la mena à l'étage et lui confia une petite chambre.

Le lendemain dès l'aube, Loriena paya sa chambe et partit faire le tour des auberges, dans le but d'en trouver une plus accueillante. Au détour d'un angle de rue, non loin d'une église, elle vit deux hommes qui avaient l'air affairés. Elle les approcha et leur demanda :

-Excusez moi mais... je chercher à integrer un groupe d'aventuriers, ou une guilde... est-ce que, par hasard, vous en connaitriez une qui recrute ?

Les deux hommes se regardèrent, un large sourire s'étendit sur leurs lèvres. Celui de gauche dit d'un air courtois :

-Mais, nous sommes nous même des aventuriers. Si vous le voulez, nous pouvons vous conduire à notre quartier général.

Les immenses yeux de l'elfe s'illuminèrent. Elle les remercia brievement et les suivit. Ils la firent passer dans une ruelle, un cul-de-sac, sombre et humide. Elle se tourna vers eux et leur demanda :

-Ou sommes nous ?

Celui qui lui avait confirmé la présence de leur groupe s'excusa, un sourire malsain sur les lèvres :

-Désolé mais nous avons menti.

Ils s'approchèrent d'elle, pour les éviter, elle invoqua du sable magique et leur jeta dans les yeux avant de s'enfuir. Malheureusement, elle trébucha sur un déchet et l'un des hommes l'attrappa par le bras. Elle poussa un petit cri avant de se faire bailloner par la main du bandit qui lui tenait le bras. Il la tira et alors qu'elle se débattait, son jupons se déchira. Elle entendit ensuite une voix féminine qui criait :

-Alors, on essaye encore de m'échapper ?

Les deux vagabonds se figèrent et lachèrent Loriena alors qu'une silhouette entourée d'un halo lumineux se dessinait au fond de la rue.